Le constat est le même chez chaque disquaire, le disque vinyle se vend, même si sa part dans l’industrie musicale reste minime son retour est indéniable. En atteste les 1.200.000 ventes du disque microsillons en 2014.
Depuis 2007, on note une hausse des ventes de disques vinyles chaque année, et après les années de grise mine qu’a vécu l’industrie, cette période est une aubaine pour les fans de « galettes », nom donné à l’objet par les connaisseurs.
Ce renouvellement est mondial et il est expliqué en partie par le fait que les jeunes s’y intéressent de plus en plus. La clientèle passée oscillait entre 30 et 40 ans, alors que maintenant on observe une clientèle plus jeune comprise entre 20 et 40 ans. Cette nouvelle clientèle a pu profiter des collections de leurs parents pour se construire une passion autour de l’objet. En parlant de collection, le vinyle attire beaucoup de collectionneurs qui compilent disque après disque, on les appelle les « crate digger », littéralement fouineur de bacs en français. Le vinyle est précieux, il attire cette clientèle de passionnés mais aussi des artistes qui n’hésitent pas à utiliser le vinyle dans leurs œuvres.
Le vinyle, objet d’art contemporain
[rev_slider alias= »vinyle »]Depuis plusieurs années maintenant le vinyle est utilisé par des artistes en tant qu’objet majeur de leurs œuvres. Sous toutes ces formes, que cela soit le vinyle, sa pochette, qu’il soit en bois, en plastique ou même en raphia l’objet circulaire est détourné. L’artiste Samon Takahashi nous offre sa collection de vinyles rangée par couleurs formant un dégradé arc-en-ciel magnifique. Également DJ, il joue ses disques selon cette sélection par la couleur et non par leur accord sonore alors que d’autres, comme l’artiste nigériane Fatimah Tuggar, se sont orientés vers la création pure, comme avec son vinyle en raphia exposé au Brooklyn Museum. Toujours est-il que si vous êtes curieux vous pourrez découvrir de très belles compositions qui vous feront aimer le vinyle pour son paraître. Et si vous souhaitez vous aussi vous lancer dans le vinyle, rendez-vous en 2016 pour le prochain Disquaire Day.
Le Disquaire Day
Le 18 avril 2015 se déroulait la cinquième édition du Disquaire Day en France qui regroupe lors d’une journée, les disquaires indépendants. Copié sur l’événement américain « The Record Store Day » celui-ci s’est tenu dans plus de 21 pays. Le but étant pour les disquaires de proposer des disques spéciaux ou rares à leur clientèle qui cherche le son unique de l’objet. Il est vrai que cette raison est souvent évoquée lors du choix entre le CD et le vinyle, les spécialistes cherchant une qualité que le mp3 et le CD ne peuvent offrir.
En vue de la manifestation se déroulant partout en France la société mayennaise de pressage MPO a battu son record mensuel de production avec 980.000 vinyles produits. Malgré les chiffres qui parlent pour lui, attention à l’essoufflement du disque microsillon.
Quantité, prix et délais en augmentation
Même si l’embellie ravie les disquaires, la réalité n’est pas si rose. La demande est tellement forte que les usines saturent et les moyens de production sont incapables de répondre à cette demande. Les premiers à subir ce phénomène sont les presseurs indépendants qui ne peuvent suivre ces coûts de production en augmentation. On parle d’un pressage entre 1 300 et 2 000€ pour 300 exemplaires, des prix de production qui se répercutent sur les prix publics. De surcroît les minimas pour une commande se situent maintenant, à quelques exceptions près, à 500 exemplaires.
L’activité croissante pose également la question du matériel, les infrastructures utilisées deviennent obsolètes et personne n’est assez fou pour investir dans un marché de niche comportant autant de risques. La limite n’est plus à la demande, qui elle est présente, mais aux usines. Et si la situation continue de se détériorer le milieu indépendant pourrait avoir du mal à réagir…
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